Cancer du sein : en finir avec l’épidémie

André Cicolella pose le diagnostic d’une “crise sanitaire” liée à la toxicité de notre environnement

image du livre cancer-du-sein
Savoir affronter la dure réalité de la cancérologie du sein… a faire lire aux jeunes à titre préventif!

Cet essai d’André Cicollela, paru le 3 octobre 2016, propose une synthèse claire et accessible de l’état de la recherche scientifique sur le cancer du sein pour combattre les idées reçues : certes, certains cancers ont des causes génétiques, l’espérance de vie a augmenté et le dépistage s’est amélioré. Mais, quand on compare les taux de différents pays, on constate une très forte disparité liée aux modes de vie et aux facteurs de risques. Ainsi, d’après les bons résultats du Bhoutan, il serait théoriquement possible de réduire de 95 % le taux de cancer du sein en Belgique !

  • Pourquoi le nombre de cancers du sein dans le monde a-t-il doublé entre 1990 et 2013 ?
  • Pourquoi la Belgique connaît-elle 22 fois plus de cas que le Bhoutan ?
  • Pourquoi note-t-on des écarts importants entre pays de même niveau de développement, voire entre régions françaises ?
  • Pourquoi les jeunes femmes sont-elles de plus en plus touchées ?

S’appuyant sur les enquêtes scientifiques les plus récentes, André Cicolella passe au crible tous ces facteurs environnementaux, du DDT des années 1950 au bisphénol A aujourd’hui en passant par l’alimentation, la sédentarité ou les conditions de travail.

Il est temps de faire connaître les nombreuses données disponibles et de se mobiliser contre un étau qui nous touche tous, de près ou de loin. Si l’exposition au pesticide DDT a été reconnue cancérigène cinquante ans après les premières dénonciations, n’attendons pas cinquante autres années pour proscrire le bisphénol A et autres perturbateurs endocriniens de nos vies !

Des facteurs tels que le vieillissement de la population ou les progrès du dépistage n’expliquent que très partiellement l’épidémie qui touche toute la planète. Il n’y a pas de fatalité : si les cas de cancer du sein ont dramatiquement augmenté ces dernières décennies dans les pays occidentaux, c’est que les facteurs de risque présents dans notre environnement quotidien se sont multipliés.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de faire reculer l’épidémie, à condition de bien identifier ses causes et de mener les politiques publiques adéquates.

André Cicolella est chimiste toxicologue, ancien conseiller scientifique à l’Ineris et enseignant en santé environnementale à Sciences Po Paris. Il préside l’association Réseau environnement santé (RES), à l’origine de l’interdiction du bisphénol A dans les biberons et du perchloroéthylène pour le nettoyage à sec.

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