Ci-dessous un “guest-post” reprenant le parcours médical de Sandrine Jean et ce qui a été retenu au délibéré du jugement. Bravo à Sandrine pour son courage et sa persévérance.
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Mon procès a débuté en avril 2011, le délibéré à été rendu en juillet 2014. Quant à l’expertise médicale elle a eu lieu en mars 2012.
Il a été retenu :

dit Sandrine
- ménopause précoce
- utérus hypoplasique en T
- deux grossesses extra utérine avec salpingectomie. Lors de la 2ème grossesse extra utérine, un hémopéritoine majeur ayant nécessité une transfusion sanguine et un séjour en réanimation
- dépression suivi d’une tentative de suicide (pouvant éventuellement être lié au distilbène)
- infertilité
La chose qui a joué un rôle très important au cours du procès c’est que j’avais les ordonnances de ma mère stipulant la prescription du DES (Stilboestrol = nom de la molécule fabriquée par le laboratoire Novartis, Distilbène = nom de la molécule fabriquée par UCB Pharma).
Sur les ordonnances apparaît que ma mère a pris du Stilboestrol depuis avril 1969 à début février 1970 (un comprimé quatre fois par jour) et ensuite du 7 février 1970 jusqu’à avril 1970 (lorsque je suis née – à deux comprimés par jour).
Il faut noter que dans mon malheur j’ai eu l’avantage que le laboratoire concerné était Novartis qui sont plus “arrangeants” que UCB Pharma. UCB fait systématiquement appel, Novartis pas forcément. Dans mon cas il n’y a effectivement eu aucun appel.
L’avocat de Novartis a reconnu lui même qu’il ne pouvait rien face à mon dossier et que c’était la deuxième fois en quinze ans de plaidoirie qu’une victime du Distilbène allait jusqu’au procès. Autrement dit, les autres victimes ont soit laisser tombé avant la fin, soit accepté un arrangement à l’amiable.
Au cours des six mois précédents le procès, Novartis m’a par trois fois proposé un arrangement à l’amiable. Ce qui prouve que le laboratoire était donc en faute. On ne propose pas de l’argent à quelqu’un comme ça, quand on n’a rien à se reprocher. C’est pour cela que je suis allée sereinement jusqu’à la fin du procès, refusant catégoriquement leur arrangement à l’amiable. Sachant que la somme proposée était bien inférieure à ce que je devais attendre.
En définitive j’ai obtenu 104.873€, Novartis m’avait proposé une moindre somme à l’amiable. J’ai eu pour 20.000€ de frais environ.
Sur ces 104.873€, mon père a obtenu 6.000€. Ma mère aurait eu droit au double mais elle est décédée deux mois avant l’issue de mon procès. L’avocate a fait valoir cela lors du procès également. Car c’est une affection supplémentaire qui m’empêche de “savourer” pleinement ma victoire. Si j’ai gagné c’est grâce à ma mère qui a gardé les ordonnances et elle est décédée sans savoir si j’avais réellement gagné.
Le Stilboestrol lui avait été prescrit car elle faisait des fausses couches a répétition. Comme elle a eu beaucoup de mal pour avoir des enfants et que c’était son désir le plus cher elle a gardé tout ce qui était en lien avec ses grossesses, voilà pourquoi elle avait gardé les ordonnances.
Il faut donc noter essentiellement pour celles qui voudraient s’engager dans une procédure que l’ordonnance est évidemment un élément des plus important mais également le lien direct avec le Distilbène.
J’avais en ma possession une radio où l’on voit nettement mon utérus typique distilbène.
Je recommande au cours de l’expertise d’être assisté par le professeur Blanc de la Timone à Marseille, qui s’est spécialisé dans le Distilbène. Son intervention a été aussi un facteur très important pour le procès. Il a un coût bien sûr (1.000€) mais ça en vaut vraiment la peine.
Il est évident qu’on ne “s’improvise pas” victime du distilbène si on n’a pas au moins un élément prouvant un lien avec celui ci. Ca serait trop facile, la partie adverse faisant valoir que l’infertilité peut être dû à bien d’autres choses que le Distilbène.
Je recommande également à celles qui souhaiteraient engager une procédure de demander conseil au Réseau DES France, une association de très bon conseil et d’une aide très précieuse. De mon côté si certaines souhaitent des renseignements complémentaires je me tiens à leur disposition (gratuitement bien entendu).
Sandrine JEAN
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